Après le licenciement… (aïe). Comment me projeter dans la suite de ma carrière ?
Me trouver au chômage après un licenciement, c’est délicat tant du point de vue personnel que financier. Les risques ? Auto-sabotage, programmation négative, repli sur moi-même, parfois précarisation ou isolement social. Or, ce temps d’arrêt peut constituer une période bénéfique : bilan de ma carrière, (re)définition de mes objectifs et des valeurs qui me sont précieuses, travail sur ma confiance en moi, boost de mon employabilité. A condition de me donner les moyens de profiter de ce moment de manière constructive ! Mais avant de pouvoir faire du neuf et de me réinventer… je dois accepter de commencer par « faire mon deuil » !
Je dois faire une distinction entre un licenciement (un évènement subi) et une démission (un acte volontaire) : perdre un emploi que j’appréciais vraiment et quitter un job qui me pesait sont deux choses différentes… Ici, j’ai perdu une position sociale, financière, des liens humains, une routine…
De manière générale, le cycle du deuil se décompose en 5 à 6 étapes :
- Choc et déni face à l’annonce : tsunami, je suis tout simplement bouleversé.
- Colère : je suis révolté, j’éprouve un sentiment d’injustice. Je recherche souvent des « coupables ». Je remâche, j’entretiens des pensées négatives. C’est normal.
- Négociation ou marchandage : je modifie un peu le prisme de la situation. Je me trouve des excuses…
- Dépression : je me laisse aller à la tristesse et à mes peurs. Les refouler, c’est me couper de mes émotions et m’empêcher de passer à l’étape naturelle suivante, bien plus positive…
- Acceptation : je digère petit à petit la perte de mon emploi. J’intègre ma nouvelle situation. Je commence doucement à retrouver de l’énergie, l’envie et surtout ma capacité à faire des projets…
- Rebond : ça y est, je suis de retour et enfin prêt à aller de l’avant !
La perte d’un emploi vient tester ma résilience, c’est-à-dire à mon aptitude à rebondir et à m’adapter dans l’adversité. Alors par où commencer ?
Tout d’abord, je prends le temps de digérer cette annonce et de reprendre confiance. Pour cela, je dois accepter que de multiples émotions se bousculent en moi : colère, peur, déni, tristesse… La clé ? Je les accueille, j’accepte de les ressentir, pour pouvoir ensuite, quand le temps sera venu, les dépasser et rebondir de manière positive et sereine. L’erreur ? Refouler mes émotions, porteuses de messages et dont le rôle est de m’accompagner dans le cycle du deuil. Elles reviendront en boomerang !
Puis je construis un projet professionnel réaliste, réalisable et épanouissant. Condition sine qua non ? Réussir à «relativiser» et dédramatiser mon licenciement: c’est un évènement qui arrive à tout le monde, quel que soit le poste, l’expérience ! En aucun cas, il ne remet en cause mon professionnalisme: j’ai perdu un poste, pas ma valeur ni mes compétences !
Afin de construire un projet viable et d’adopter une attitude emploi favorisant mon retour en poste, je reprends les rênes : j’organise mon planning, je choisis de rester en mouvement. L’écueil ? Plus j’ai de temps, moins je suis productif ou efficace (procrastination bonjour!). Je construis donc des points de vigilance pour garantir le succès de ma recherche, mais aussi me ménager des plages de repos et d’activités personnelles. Je prends soin de moi ! Ma botte secrète ? Un planning hebdomadaire par exemple !
Je repense aussi ma relation au travail : je ne suis pas mon travail ! Je suis multiple et unique, je cultive mes talents. Je choisis peut-être de revoir mes priorités ou mon surinvestissement dans ma carrière. Parfois, c’est la remise en perspective de la réalité de ma vie professionnelle qui me permet d’être plus heureux dans ma vie personnelle.
Ensuite, je trouve les bons mots pour raconter et expliquer, en entretien d’embauche ou de réseautage, cette perte d’emploi. Règle d’or ? Transparence et tournures positives pour ces X années passées chez mon ancien employeur ! Le narrateur et l’acteur principal de mon histoire, c’est moi ! Je n’ai pas peur de nommer et évoquer mon licenciement : j’adopte une attitude manifestant que je suis prêt à rebondir.
Pour finir, je mixe mes outils de recherche d’emploi : je profite de cette période pour identifier, animer, développer mon réseau professionnel, booster mon employabilité en suivant une formation, un webinar, un MOOC, une VAE, créer une page LinkedIn, me constituer un book, rédiger une liste de références… et bien sûr travailler mon estime et ma confiance en moi. Bref, je manifeste ma créativité : il y a mille tâches à réaliser !
Alors, prêt à exploiter cette période de chômage de manière positive et créative ?
Pour Sisu Lab, Mickaëlle Haution-Pra – Elise Oudiné