La mise à jour des compétences a la cote auprès des femmes
Engagées très tôt dans la vie professionnelle, quittant leurs activités pour se concentrer sur la famille et l’éducation des enfants ou encore, poussées vers des choix de métiers plus décidés par accident que par orientation; elles regrettent à un moment la fragilité de leur situation. Avec le temps, les femmes accusent un ralentissement en termes de compétences professionnelles. L’organisation familiale freine leur capacité à investir du temps dans une formation de longue durée. Cela leur limite l’accès à de réels débouchés professionnels.
Facteurs à l’oeuvre
Béatrice Monnet, administratrice déléguée au CVPC, explique: «La différenciation commence par l’éducation à la maison et se poursuit au niveau scolaire et sociétal. Par exemple, les femmes s’engagent moins dans un système dual que les hommes. Cela provoque des répercussions tout au long de leur vie professionnelle, ainsi que sur le niveau de vie.»
Métiers «clichés»
La frontière entre tâches féminines et masculines s’efface et les zones d’occupations mixtes s’étendent. Cependant, il existe toujours une prédominance du personnel féminin dans la catégorie d’employés les moins qualifiés. De plus, elles sont guidées vers des métiers «clichés» comme ceux liés à la petite enfance. Pire, selon une étude bâloise de 2012, les trois quarts des femmes effectuent leur choix dans une palette d’environ 10 métiers, sur environ 230 dénombrés…
Pas de discours victimaire
Certaines femmes choisissent bien des métiers «masculins» comme le secteur de la construction, mais elles n’y restent pas. Une femme dans un monde d’hommes ne lâchant rien: pas si simple. A l’inverse, les hommes s’engageant dans des métiers «féminins» y restent, souvent promus à des postes à responsabilités.
Conserver son employabilité
Béatrice Monnet indique: «Les femmes ayant décroché un CFC ont conscience que cela ne suffit plus. Si elles s’arrêtent en chemin, elles sont perdues au vu de l’exigence du marché de l’emploi. En plus, elles se doivent de travailler, un seul salaire ne couvrant plus les besoins familiaux.». A l’époque 80% de femmes se satisfaisaient d’un certificat d’assistante de direction. Béatrice Monnet s’en souvient: «Je peinais à ouvrir un cours menant au brevet fédéral. Aujourd’hui, c’est terminé; 8 femmes sur 10 vont jusqu’au bout.» Avant, la formation de gestion de groupe comportait 80% d’hommes et le cours management de l’humain 80% de femmes. Elle est heureuse d’observer la parité à l’ouverture d’une nouvelle volée. «Auparavant, les femmes se lançant dans la formation continue avaient peur de ne pas savoir. Elles avaient appris à se taire. Il fallait commencer par les rassurer et leur apprendre à se faire confiance.» Chez les milléniales, cette crainte a disparu. Décomplexées, elles osent et s’expriment.
Plasticité professionnelle
L’évolution de l’offre de formation continue à s’adapter aux réalités nouvelles, réduisant davantage les écarts d’accès à la formation. Par exemple, les formations e-learning dégagent les femmes de la contrainte présentielle et même avec des responsabilités familiales, elles accèdent par ce biais à la formation.
L’évolution technique n’oblige pas à davantage de qualifications, elle exige d’être qualifiée autrement et de s’adapter.
Isabelle Revaz
VICE-PRÉSIDENTE HR-VALAIS
L’association regroupe les professionnels valaisans de la gestion des ressources humaines et de la formation continue. Ses objectifs principaux sont de professionnaliser ce secteur. Elle organise en partenariat avec l’Etat du Valais et le CVPC (Centre valaisan de perfectionnement continu), les formations certifiantes les préparant à assumer de futures fonctions de spécialistes ou de responsables dans le domaine des ressources humaines et menant au brevet fédéral de spécialiste en RH.
Un prêt d’honneur est à disposition, il soutient financièrement les personnes intéressées.