Les programmes «santé» en entreprise, le nouveau défi des RH

Les programmes «santé» en entreprise, le nouveau défi des RH

La crise sanitaire a modifié notre manière de travailler et a exacerbé le risque de fatigue chronique, d’épuisement, voire de burn-out. Le coût financier dû à la perte de productivité est immense (promotion santé suisse parle de 7.6 milliards liés au stress, en 2020) – le coût humain pour une personne est gigantesque! Dès lors, des outils existent pour anticiper les risques d’épuisement professionnel et des méthodes se développent pour prévenir de ces risques.

Repérer les risques d’épuisement

Des études récentes ont mis en évidence plusieurs biomarqueurs corrélés avec le risque d’épuisement (y.c. burn-out). Deux d’entre eux peuvent être facilement mesurés: le niveau de cortisol et la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC).

Le cortisol est généré lorsqu’une menace est repérée, un stress. Il libère l’énergie afin que notre être soit en éveil, puis il redescend. Au cours de la journée, le niveau varie. Pour faire simple, il est haut le matin et bas le soir. En cas d’épuisement, le niveau s’inverse et devient trop élevé le soir, empêchant l’endormissement.

La VFC décrit la vitesse à laquelle les systèmes sympathique et parasympathique se régulent: autrement dit, la vitesse à laquelle notre corps fait face à un stress et à laquelle il retrouve un fonctionnement normal. Plus la VFC est importante, meilleure est notre adaptation. Ces deux biomarqueurs se mesurent: le cortisol via un test salivaire et la VFC via une ceinture cardiaque. Deux manières non-intrusives de rapidement savoir où l’on en est. Mais s’il est bien de savoir où l’on en est, c’est encore mieux de prévenir ou de réduire les risques! Dans un environnement professionnel, trois acteurs ont un impact direct sur le niveau d’épuisement: l’entreprise, le leader et la personne. L’entreprise et le leader couvrent les «facteurs environnants» et la personne couvre les «facteurs personnels».

Au niveau des facteurs personnels, pour prévenir les risques d’épuisement, on peut distinguer deux approches; une orientée vers la pensée occidentale et l’autre vers la pensée orientale. L’approche orientale va travailler sur des éléments tels que la cohérence cardiaque, la respiration et la méditation, alors que l’approche occidentale se concentre sur l’activité physique, la nutrition et le sommeil.

Traditionnellement, les entreprises ont investi beaucoup d’énergie dans les programmes visant à améliorer les facteurs environnants (développement des leaders, renforcement de la culture d’entreprise, etc.) et, en parallèle, ont développé des programmes «santé» qui offraient une opportunité aux collaboratrices et collaborateurs de travailler sur les facteurs personnels. Cependant, rares sont ceux qui proposent  une approche intégrée des facteurs environnants et personnels pour proposer des programmes «santé» cohérents et complets. L’exemple  le plus probant étant l’abonnement fitness. 

La plupart du temps, seul-e-s ceux et celles  intéressé-e-s vont en profiter – pas ceux et  celles qui en auraient besoin. Les programmes de ce genre manquent de cohérence à moyen terme. Toutefois, on constate que nous sommes en train de passer d’une situation où l’entreprise voulait se donner bonne conscience en «proposant quelque chose à faire» à une réelle préoccupation pour le bien-être des collaboratrices et collaborateurs.

La démarche holistique

Le Canada, pionnier dans les solutions intégrées qui permettent à toutes et tous de faire et de faire faire, s’appuie sur une démarche holistique:

  1. Impliquer les trois acteurs (entreprise, leader et employé-e),
  2. Offrir un choix des activités selon les approches orientale et occidentale,
  3. Comprendre le point de départ de chacun-e,
  4. Accompagner dès le départ et suivre tout au long du programme.

Vu les enjeux, l’ambition des entreprises à ce sujet et les moyens financiers investis, cela vaut vraiment la peine de prendre le temps de la réflexion holistique et, pour le département des Ressources Humaines, de se positionner au croisement des intérêts de l’entreprise et de ceux des employé-e-s!

Raphaël Comisetti et Sébastien Milardo
Triaspect SA
www.triaspect.ch