Retour à la case salariat

Retour à la case salariat

De la difficulté de gérer le retour à la case salariat après une parenthèse indépendante ou entrepreneuriale : petit précis de pensée positive ! 

Nombre de nos proches ou collègues rêvent aujourd’hui de devenir indépendants, souvent pour développer leur activité avec leurs règles, leur organisation, leurs valeurs… Certains ont franchi le pas, s’investissent à fond, alternent périodes de doute et réalisation, moments de travail intense et de prospection… Selon une étude internationale, 91% des start-up mondiales déclarent que leur activité a été durablement touchée par la crise de la Covid-19. Une situation qui mène un nombre croissant d’entrepreneurs et d’indépendants à s’interroger sur la suite de l’aventure : faut-il continuer l’indépendance ? Rechercher un temps partiel « alimentaire » ? Retourner vers davantage de sécurité et donc un emploi salarié ? 

De cette réflexion naissent de nombreuses questions : comment retourner dans un cadre normé après une période d’auto-organisation ? Comment donner du sens, du positif à cette étape qui peut être vécue comme un retour en arrière ? Comment réintégrer une hiérarchie après avoir été seul aux commandes ? Et comment valoriser cette expérience auprès d’un futur employeur ? 

Voici quelques idées et pistes pour vous éclairer ! 

Pour commencer, je dresse un état des lieux avec une analyse SWOT de mon activité d’indépendant, de freelance ou d’entrepreneur. En restant le plus objectif possible… C’est-à-dire sans noircir ni enjoliver mes réponses ! Quelles sont les forces et faiblesses de mon projet à l’aune de la pandémie et des nouvelles réalités économiques et sanitaires ? Quelles sont les opportunités, les menaces à court, moyen et long terme ? En fonction du fruit de ma réflexion, je peux d’ores et déjà me positionner de manière claire sur la suite à donner, en limitant au maximum les regrets qui m’empêchent bien souvent d’avancer. Je ne dois pas oublier que, dans la courbe du deuil, le déni figure en première place ! Pour atteindre la phase de résilience et de renouveau, il s’agit donc d’accueillir mes émotions et de les analyser au plus juste pour avancer et développer mes ressources intérieures. Ainsi seulement, je pourrai rester actif face à cette situation et envisager les possibles de manière concrète et positive. 

Ensuite, je fais le point sur les plus-values que m’a apporté cette expérience : compétences organisationnelles ? relationnelles ? techniques ? … Je serai sans doute surpris de lister tout ce que m’aura appris cette expérience ! Ténacité, multitasking, négociation, maturité, capacité à convaincre et faire adhérer… A moi de cultiver joie et fierté de tout ce que j’ai accompli ! En effet, rien ne pourra m’enlever ces réalisations : elles existent ! C’est moi qui les ai pensées, créées, promues, vendues ! 

Enfin, je choisis de valoriser certaines opportunités dans ce retour en entreprise : le soulagement peut-être ne plus être seul aux commandes, de partager les responsabilités et la charge de travail, de pouvoir crashtester des idées, de réduire la charge mentale et la pression financière, de trouver plus facilement accès à des formations, de bénéficier d’un meilleur équilibre vie professionnelle / vie personnelle…  

Par ailleurs, je peux tout à fait garder mon esprit innovant en devenant intrapreneur, en me positionnant comme force de proposition dans mon équipe, en rejoignant peut-être une entreprise orientée Agile ou en développant des side-projects… car la façon de vivre le salariat a muté 

En bref, je garde à l’esprit que la pensée est créatrice ! La façon dont je vois le monde devient ma propre réalité. Ma façon de me décrire devient ma vision de moi-même et par conséquent, celle qu’autrui portera sur moi… D’où la nécessité de capitaliser sur cette expérience, de la valoriser, d’en verbaliser tout le positif.  Je mets un terme à mon activité de manière temporaire ou définitive ? En aucun cas, cela ne sera un échec : j’aurai appris, monté en compétences, développé mon réseau … et osé ! Sans oublier que rien n’est gravé dans le marbre… 

Pour Sisu Lab, Mickaëlle Haution-Pra et Elise Oudiné – www.sisulab.ch