Le profil de personnalité permet d’évoluer dans le monde du travail

Le profil de personnalité permet d’évoluer dans le monde du travail

Il est facile de se rendre compte que nous sommes tous différents: nous réagissons vertement ou nous lâchons prise; nous avons soit un regard optimiste, soit plutôt angoissé vis-à-vis du futur; nous aimons communiquer ou nous préférons rester en retrait… D’où nous vient notre personnalité? Peut-on l’influencer ou sommes-nous condamnés à vivre avec, que nous soyons heureux ou pas?

Le rôle de l’épigénétique

La science commence à révéler le rôle de l’épigénétique, ou comment ce qui a pu affecter certains de nos aïeux nous a été transmis par les gènes de manière transgénérationnelle. La place dans la fratrie vient aussi conditionner nos agissements, puisque chaque enfant va mettre en place des comportements qui lui permettent d’obtenir un maximum de reconnaissance: si certains comportements sont déjà développés par des aînés, nous en choisissons d’autres. Mais si ce premier capital, plutôt inné, nous détermine au début de notre vie, nous pouvons choisir soit de le cultiver, soit de ne pas en rester prisonnier.

En effet, au gré des expériences de vie, nous imprimons des circuits neuronaux différents, nous développons des croyances comme: «Si tu veux faire ta place dans ce monde, tu dois te battre»; ou «Souris à la vie et elle te sourira». Et nous faisons nos choix en fonction du sentiment qu’il nous donne d’être en sécurité ou d’être accepté, voire aimé par ceux qui nous sont chers. Nos croyances se renforcent ainsi au gré de notre développement, déterminent ce qui est vraiment important (nos valeurs) et viennent façonner notre carte du monde. Notre personnalité prend forme et s’exprime: nous sommes introvertis ou joyeux, perfectionnistes ou ouverts à l’erreur, organisés et prévoyants ou désordonnés et faciles à vivre.

A l’image de l’iceberg, ces comportements visibles sont déterminés par des facteurs invisibles: nos sources de motivation propres, notre essence, des mécanismes de défense souvent inconscients. Il y a deux écoles de pensées pour approcher la configuration de ces couches profondes: la psychodynamique traditionnelle qui focalise sur les blessures et les peurs fondamentales, sur les auto-saboteurs et les mécanismes de défense; et une autre école plus récente, la psychologie positive, qui va connecter l’individu à son essence, à son «prince», à ce qui le rend unique, fort, qui lui permet d’engranger ses succès et appuie sa croissance et son développement. Alors comment se libérer de ces prisons mentales que nous sommes forts habiles à nous ériger? Tout d’abord en prenant conscience de ce qui nous détermine, en l’acceptant. Ensuite en nous sentant en confiance pour explorer ces couches profondes qui font intimement parties de nous.

Des outils d’analyse

Des outils construits au fil de dizaines d’années permettent de mettre à jour nos profils de personnalités et d’obtenir une grille de lecture intéressante sur certains de nos fonctionnements: «La Process Communication » en est un très performant; le «DISC», l’«Insight», le «MBTI» en sont d’autres forts utilisés. Et il y en a un qui s’est construit au fil des millénaires. On en trouve des traces dans l’Odyssée d’Homère, dans les écrits de Pythagore ou de Platon, dans le Soufisme, le Judaïsme, l’arbre de vie de Kabbalah: il se nomme «Ennéagramme». Il distingue neuf types de personnalités qui se laissent chacun influencer par des comportements plus pulsionnels, instinctifs, qui déclinent alors ces neuf types en trois sous-types chacun. Ces vingt-sept sous-types sont construits sur une identification fine des qualités et motivations essentielles d’un individu, de ses peurs fondamentales, de l’observation de ses mécanismes de défenses.

Etablir son profil de personnalité permet de rapidement prendre conscience de ce qui se joue sous son iceberg: craint-on par-dessus tout d’être critiqué? De ne pas être aimé? D’être vulnérable ou limité dans son champ d’action? Pour ne pas succomber à ces peurs, nous mettons en place des mécanismes de défenses chaque fois que l’image de nous-même est menacée à nos yeux.

Un profil de personnalité permet de prendre conscience de ce qui nous bloque dans notre développement.

Philippe Vaneberg
Carole Warlop