Puiser dans le storytelling pour mettre en scène ses compétences
Ceux qui ont les meilleures idées ne sont pas forcément ceux qui en parlent le mieux, vous avez déjà remarqué? Et pourtant, qui a-t-on le plus envie d’écouter: l’expert hypercalé à tendance soporifique? Ou bien la star de la machine à café qui a le don de rendre la moindre anecdote haletante?
Verbaliser et illustrer
En recherche d’emploi, pour faire la différence avec les autres candidats (ou bien simplement pour briller en séance), le succès appartient aux communicants qui savent verbaliser et illustrer leurs compétences. Je n’ai pas la tchatche? On se détend, ce n’est pas le propos. L’essentiel, c’est d’apprendre à me mettre en avant en développant ma capacité à verbaliser et illustrer mes compétences. En toute humilité et sans chercher à me vendre à tout prix. En effet, un discours simple, mais vivant et imagé permet à mon recruteur de me visualiser concrètement en action… et dans ma valeur ajoutée. Mais comment faire? Eh bien en développant un ensemble de compétences langagières, interactionnelles et sociales dont voici quelques clés.
Le storytelling, ça vous parle? Communiquer de manière narrative sur le modèle des histoires afin d’emmener mon interlocuteur dans mon récit me permet de lui faire partager mes réalisations de manière concrète et surtout émotionnelle. Le message le plus percutant n’est pas celui qui s’adresse à l’intellect, mais celui qui parle à l’imaginaire et aux sens. Tout le monde utilise au quotidien le storytelling (et d’ailleurs souvent sans s’en rendre compte). La Scientific American Mind Revue rapporte que 65% de nos conversations se font en format «histoires», car le storytelling mobilise davantage le cerveau que les raisonnements plus orientés «démonstration scientifique».
Alors, par où commencer? Au préalable, j’identifie mes compétences. Petit rappel: il s’agit de mon savoir-faire (c’est-à-dire ma capacité à réaliser une action donnée selon des critères d’efficacité et de qualité), mon savoir (formations par exemple) et mon savoir-être (qualités personnelles). Comment les identifier? Je me base sur mes fiches de poste et certificats de travail, qui listent mes tâches. Je prête attention à énoncer mes compétences dans un ordre logique, par exemple en suivant la chronologie de mes tâches quotidiennes. Un effort pour chiffrer mon activité et ainsi l’apprécier d’un point de vue qualitatif sera le bienvenu. Un exemple? «Avec la mise en place d’un programme de parrainage, j’ai contribué à développer le chiffre d’affaires de +25% en 6 mois et à améliorer la satisfaction clients de trois points.»
Eviter les évidences
Dans cette optique, la méthode CAR (Contexte Action Résultats) est un atout précieux. En décrivant des exemples de réalisations concrètes, je donne de la vie à mes réponses en entretien d’embauche en mettant en images et en musique des épisodes de ma vie professionnelle, dans une approche problème/enjeu, solutions/initiatives mises en œuvre. C’est donc en verbalisant mes actions concrètes et leur impact que je me démarque des autres candidats. Attention toutefois à ne pas tomber dans l’écueil des adjectifs ou qualificatifs «bateau». Le bêtisier? Les «Je suis ponctuel, polyvalent et motivé», qui ne rassurent aucun recruteur puisque ce sont les prérequis de base de toute relation au travail. À moi donc de trouver des éléments personnels et marquants tels que: «On me décrit comme loyal, source de propositions et toujours prêt à me former.»
En somme, ma capacité à présenter de manière vivante et argumentée qui je suis en tant que personne et professionnel va rassurer le recruteur, donner de la valeur ajoutée à mes réponses et donc à ma candidature. Prendre le temps de faire ce travail en amont et en trois temps est un gage de succès, aussi bien dans mes conversations à bâtons rompus qu’en entretien d’embauche.
Alors, prêt-e à passer en mode marketing personnel? «Il était une fois…», racontez! Pour approfondir et obtenir des tips supplémentaires, rendez-vous dans nos cartes «(Re)Devenez acteur de votre recherche d’emploi», familles «Ma présentation» et «La bonne attitude» (sortie prévue à l’automne 2020 aux Editions Diateino).