Télétravail un jour, télétravail toujours?

Télétravail un jour, télétravail toujours?

Là où cela s’est avéré possible, le Covid a imposé le télétravail comme référence incontournable. 

Une situation qui, d’après les experts, devrait partiellement perdurer après la crise. Selon des études menées auprès de la population, un quart des actifs – et même un tiers des moins de 30 ans – aimeraient continuer de travailler depuis leur domicile, une fois les restrictions levées. Mais le télétravail peut aussi comporter des risques à ne pas sous-estimer. 

Des conséquences parfois insoupçonnées 

Le manque de contacts et d’échanges avec les collègues pose régulièrement des problèmes organisationnels. Ajoutez-y le manque de délimitation entre vie privée et professionnelle, l’absence de mouvements et l’oubli de faire de vraies pauses et vous obtenez un cocktail susceptible de provoquer des coups de fatigue, des troubles du sommeil voire des déprimes. 

Des études démontrent des changements de comportements en matière de consommation de nourriture et d’alcool lors du travail à domicile. Pour Sébastien Eich, médecin du travail à la Suva: «En télétravail, le frigo n’est pas loin et l’accès à la nourriture facilité. La consommation d’alcool et d’autres substances permettant de s’évader suit la même tendance.» 

Bouger pour garder l’équilibre

Bouger est indispensable pour un corps et un esprit sain. La production d’endorphine générée par le mouvement ressource, dope l’humeur et améliore l’équilibre de vie. Sébastien Eich conseille donc d’alterner les positions assises et debout, de faire des pauses régulières et surtout de s’aérer.

Gérer les agendas

En télétravail, l’agenda professionnel est souvent bien rempli. Il permet de rythmer les journées et de ne pas perdre le fil. Néanmoins, l’agenda privé joue un rôle prépondérant dans le bien-être des télétravailleurs. En y notant les pauses, les sorties pour s’aérer et autres activités privées, il permet de s’extraire de la bulle du travail et de prendre de la distance. Si planifier ses activités privées est fortement recommandé, s’y tenir permet de garder un bon équilibre personnel. 

Délimiter l’espace 

Un autre facteur entre également en ligne de compte pour Sébastien Eich. «Les conditions de travail à la maison ne sont pas identiques pour tout le monde. Délimiter l’espace permet de rester concentré.e et de diminuer le stress. Il est important de souligner que le télétravail n’est pas un mode de garde pour les enfants. En essayant de rester visuellement en dehors de la famille, la séparation entre activité professionnelle et privée s’en trouvera facilitée.» 

Confort et ergonomie 

La question de la participation de l’employeur pour le matériel utilisé à domicile n’est pas forcément résolue. Sébastien Eich estime qu’il est important de trouver un chemin entre employeur et employés. Le dialogue est primordial. Mais quoi qu’il en soit, les gens ne devraient pas faire de fausses économies sur le matériel. Un ou deux bons écrans, un siège approprié et un bureau suffisamment spacieux permettent de garder ses aises, sa concentration, mais aussi de diminuer le sentiment de fatigue. 

Soutien des employeurs 

Finalement, en télétravail comme au bureau, le salut de chacun passe par le bon sens et la volonté de se prendre en main. Les employeurs peuvent eux aussi contribuer au bienêtre de leurs collaborateurs grâce une prévention ciblée. Les sites internet, dont celui de la Suva, regorgent de solutions, de modules et de conseils en sommeil, mouvement, ergonomie ou autres. Communiquer, informer et sensibiliser dans ce sens permet de faire un premier vers une prise de conscience bienvenue. 

JEAN-LUC ALT 
Suva Communication d’entreprise